Entretien : le Pays de Retz revient sur le Contrat de Réciprocité signé avec Nantes Métropole et son impact sur les mobilités

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Jeudi 19 Novembre 2020

L’équipe du programme AcoTE a eu la chance d’interviewer Hugues Baudry, Directeur du PETR Pays de Retz, afin d’en apprendre davantage sur le contrat de réciprocité qui lie le PETR du Pays de Retz et Nantes Métropole. Qu’est-ce qu’un contrat de réciprocité ? Pourquoi le mettre en place sur une problématique comme la mobilité ? Réponses ci-dessous.

Le PETR du Pays de Retz est « une structure de coopération intercommunautaire qui réunit 4 intercommunalités : une agglomération et trois communautés de communes » nous explique Hugues Baudry. Territoire rural d’environ 150 000 habitants situé au sud de Nantes, « le PETR porte le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) ainsi que des actions de prospective territoriale mutualisées à l’échelle des quatre EPCI ».

Historique

En avril 2019, le Pays de Retz et Nantes Métropole signent un contrat de réciprocité pour favoriser la coopération entre monde urbain et monde rural et ainsi apporter des réponses aux besoins des habitants et des acteurs socio-économiques qui vivent, se déplacent et échangent depuis toujours en ignorant les frontières administratives. Ce contrat « vise à identifier des sujets de coopération et de partenariat entre ces territoires, indépendamment des périmètres administratifs et des compétences qui peuvent être bloquantes, notamment sur les quatre thématiques identifiées comme prioritaires. » nous explique Mr. Baudry. Ces 4 thématiques, que sont l’alimentation, la mobilité, l’économie et le tourisme, nécessitent une coopération à une échelle plus grande que la seule agglomération ou le seul PETR. Ce contrat entend également répondre aux enjeux de transition écologique.

Les enjeux de mobilité

Les mobilités sont un axe stratégique : 35 000 déplacements sont réalisés chaque jour par les habitants du Pays de Retz vers Nantes Métropole et pas moins de 11 000 déplacements dans le sens inverse. Ces déplacements représentent un enjeu majeur, comme le Directeur du PETR nous l’explique : « la mobilité a été identifiée comme étant un sujet prioritaire à traiter dans la mesure ou les flux domicile-travail entre le Pays de Retz et Nantes Métropole constituent des problématiques fortes en termes de nuisances, aussi bien vis-à-vis de la pollution atmosphérique et de la saturation des axes routiers que de la qualité de vie des actifs ».

Plusieurs projets sont ainsi mis en place pour répondre à ces enjeux en termes de mobilité : développement du coworking et du télétravail, mise en connexion des schémas directeurs modes actifs et des plans vélo, modernisation et augmentation de la fréquence du TER entre les deux territoires (liée à l’accès à l’aéroport), développement des transports en commun et du covoiturage…
« Le développement du covoiturage est l’une des priorités en termes de mobilité, et notamment sur deux axes que sont l’autoroute A83, qui relie le nord du Pays de Retz à Nantes Métropole, et la route de Pornic, qui relie l’Ouest du Pays de Retz à Nantes Métropole. En effet, ces deux axes saturés aux heures de pointe font déjà l’objet d’études pour développer le principe de voies réservées aux transports en commun et aux covoitureurs » nous détaille Hugues Baudry.

Une réunion s’est tenue mardi 10 novembre pour faire le point sur ce sujet co-piloté par Nantes Métropole et le Département et formuler des préconisations concernant l’aménagement de ces voies réservées. L’objectif ? « Raccourcir le temps de trajet des covoitureurs par rapport à celui des autosolistes sur les axes structurants afin de rendre attractif et concurrentiel le covoiturage par rapport à d’autres solutions de mobilité » ajoute Hugues Baudry.

Des études ont notamment été pilotées par l’Agence d’urbanisme de l’agglomération Nantaise en termes de trafic et de flux et ont permis d’identifier ces deux axes comme étant prioritaires pour lutter contre les bouchons aux heures de pointe et la saturation du périphérique en réduisant la part des autosolistes sur la totalité des déplacements périphérie-centre.

Hugues Baudry ajoute, pour conclure, que « même si ce contrat de réciprocité n’inclut pas d’objectifs à atteindre en matière de réduction des gaz à effet de serre, c’est évidemment l’un des objectifs de cette coopération qui s’inscrit dans les plans climat des deux territoires ». Les actions mises en place dans le contrat de réciprocité ont, en effet, vocation à alimenter la mise en œuvre des différents plans, à la fois les plans de mobilité et les plans climat, pour réduire les émissions de CO2.